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LVMH a vendu son avion d'affaires
Selon les informations de La Lettre de L'Expansion, LVMH a vendu son avion d'affaires que des comptes Twitter suivaient à la trace. Désormais les dirigeants du groupe utiliseront des services de locations d'avions.
Ernest Renan écrivait que "la bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l'infini". On mesure à quel point l'historien breton avait raison lorsque l'on constate à quelle vitesse a éclaté cet été une incroyable polémique sur l'utilisation des jets privés. Des comptes Twitter ou Instagram se sont mis à suivre presqu'en temps réel les vols des avions appartenant au groupe LVMH, au groupe Artémis (famille Pinault), à Bouygues, Totalenergies ou Bolloré. Le but était de montrer l'empreinte carbone de ces vols privés et de le comparer à celle d'un "quidam" prenant le train ou le vélo.
Cette polémique a fini par atteindre son comble la semaine dernière lorsqu'il a été reproché à l'équipe du Paris Saint Germain d'avoir également utilisé un jet privé pour aller disputer un match à Nantes, ville située à deux heures de TGV de Paris. Comme s'il était simple de déplacer, sans le moindre aléa, une vingtaine de stars déchaînant la passion de milliers de supporters dans un wagon de première classe… Comme l'humour est l'antidote de la bêtise, l'entraîneur du PSG, interrogé sur "le mauvais usage des jets privés" a répondu qu'il réfléchissait à utiliser des "chars à voile". Ce qui n'a fait que rajouter une pièce dans la "machine à polémiques".
Faut-il effectivement que notre Pays soit gangrené par cette curieuse passion triste de l'égalitarisme pour qu'on en arrive à ce que ces débats sur l'utilisation des avions privés fassent la Une de l'actualité tout un été, amenant même un ministre, Clément Beaune, à déclarer qu'il fallait réguler et limiter ce mode de transport. Fort heureusement le Président de la République a vite recadré son ministre, sans que cela n'éteigne la polémique.
Donc un patron qui a des usines partout en France, qui crée plusieurs milliers d'emplois par an et se développe partout dans le monde serait immoral parce qu'il utilise un avion privé. Et si demain il prend un billet de première classe sur Air France, on lui fera le même procès en quantité de dioxyde de carbone émis. Et s'il s'arrête de voyager, et ne fait plus que des visioconférences, on va mesurer l'empreinte carbone dégagée par les ordinateurs et les serveurs nécessaires à cette connexion sécurisée…
Tous ceux qui se sont livrés à ce petit jeu consistant à pointer du doigt Bernard Arnault un jour, puis Vincent Bolloré un autre jour, ou François-Henri Pinault et Martin Bouygues, soit en jet, soit en yacht, ne l'ont pas fait pour sauver la planète mais pour recréer un climat de lutte des classes et faire de quelques chefs d'entreprise des boucs émissaires.
Heureusement qu'il existe des jets privés pour conclure des contrats plus vite que les concurrents étrangers. Heureusement qu'il existe des avions privés pour faire de la surveillance des côtes françaises. Heureusement que l'on peut compter sur cette flotte pour transporter rapidement des malades, du sang ou des organes en attente de greffe. Et heureusement que la France dispose du maillage nécessaire en aéroports et en aérodromes.
En vendant son avion, le groupe LVMH va épargner à ses dirigeants d'être suivis dans leurs déplacements au mépris du secret des affaires. Et il faut s'attendre à ce que son exemple soit imité par d'autres grands groupes français. Cela n'empêchera pas la bêtise de continuer à faire son œuvre. Et l'égalitarisme de vouloir niveler la société française par le bas. La planète ne sera pas sauvée par des émules de Gracchus Babeuf. Mais elle peut l'être par des gens fortunés qui consacrent une partie de leur réussite à la vraie écologie. Celle qui n'est pas un paravent de la politique.
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