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Feuilleton de l'été / Entrepreneuriat / Alimentaire / sécurité

Feuilleton de l'été
Entrepreneuriat / Alimentaire / sécurité

exclusif Série d’été - ces jeunes leaders qui construisent la France de demain / Mikaël Delmas, co-fondateur de Quideos

EXCLUSIF.

Les plus hauts sommets de l’État tâchent de trouver une solution à la crise agricole depuis des mois et l’écosystème français pourrait bien constituer une majeure partie de la solution à celle-ci. C’est la conviction de Mikaël Delmas, qui s’est lancé dans la voie de l’entrepreneuriat en fondant Quideos. Une entreprise française qui affiche ni plus ni moins que l’ambition de permettre aux acteurs agroalimentaires de reprendre le contrôle du prix de leurs matières premières.

09/08/2024 - 09:00
Mikaël Delmas - photo issue du profil LinkedIn de Mickaël Delmas
Mikaël Delmas - photo issue du profil LinkedIn de Mickaël Delmas

Des bancs de la classe préparatoire à la quête de la souveraineté agricole, un long chemin a été parcouru par Mikaël Delmas. Ce dernier confie à WanSquare avoir peu à peu effectué "ce cheminement qui m’a poussé à sortir du monde du Conseil vers celui de l’entrepreneuriat". Une véritable volonté de participer à la construction d’un monde agricole juste pour chacune des parties prenantes.

On retrouve logiquement cette conviction dans la start-up dirigée avec un ami de longue date, rencontré en classe prépa à Fermat. Mikaël Delmas raconte "être conscient de la très grosse prise de risque de se dédier intégralement à cette aventure". Il lui paraît néanmoins " évident de lutter contre le manque de transparence sur de nombreux produits agricoles non listés sur les marchés des commodités ". Une liste de fruits et légumes dont le cours est désormais, pour 99 % de l’Hexagone, disponible gratuitement sur le site de Quideos.

 

Vivre

 

Les produits couverts par la start-up couvrent tout le champ des possibles, allant de la rhubarbe aux girolles en passant par l’ail violet et près de 6 000 autres références. Cette plus grande couverture doit permettre de travailler à résoudre "deux des problématiques récurrentes de la crise agricole qui sont d’une part la transparence des prix et de l’autre la sécurisation des revenus." C’est pourquoi ses équipes travaillent à "obtenir un agrément des autorités françaises pour pouvoir fournir des produits de couvertures". Il est espéré dès la fin de l’année.

On ne souhaite pas pour autant reproduire des modèles spéculatifs qui ont pu exister par le passé, "pour se protéger de toute dérive on compte lier ces produits à des volumes réels. C’est l’économie que nous souhaitons servir et nous ne proposerons pas à un acteur du marché du poulet de se couvrir sur celui de la fraise". Une ambition qui pourrait bien ne pas se limiter au secteur hexagonal, le fondateur nous explique "avoir dans un coin de sa tête des rêves d’Asie et d’Europe, qui seraient simplifiés en grande partie par les facilités du passeport européen, ce dernier étant obtenu via l’agrément français".

Quideos possède déjà une attache en dehors des frontières hexagonales avec son associé qui vit en Suisse où se situe la première place mondiale agricole. Ils n’en oublient pas pour autant leur terre natale, sur laquelle Mikaël Delmas estime jouer un " rôle social, le manque d’horizons sur les revenus et la trésorerie sont très pénalisants pour les producteurs. Ça contribue au fait qu’un tiers des producteurs ne verront pas leur exploitation être reprise". Il souffre de constater que les producteurs lui confient que "l’inflation on la subit plus qu’on la maîtrise", un symptôme de la détresse du secteur qui a pu se manifester ces derniers mois.

 

Être écouté

 

La conviction de la pertinence du projet est également renforcée par les oreilles attentives au projet de Quideos. Que ce soit "via une levée de fonds en début d’année qui nous a permis d’avoir le fonds Clint Capital derrière nous et qui nous accompagne" ou encore sur le plan parlementaire avec "une invitation à une table ronde à l’Assemblée nationale sur la loi égalim". Le cofondateur de Quideos nous confie "ne pas être étonné d’être sollicité par les autorités publiques, nous nous sommes positionnés sur une problématique située à la frontière avec le domaine régalien".

Avant d’être entendu par des acteurs de premier plan, Mikaël Delmas a beaucoup appris durant un cursus qui l’a vu acquérir un bagage technique en école d’ingénieur, à Centrale Supélec, puis "faire le choix d’un double diplôme avec l’ESCP. J’ai pu apprendre d’une culture business qui est différente et m’a fait gagner en maturité". Une formation qui le voit ensuite " être poussée assez naturellement vers le monde du conseil, j’ai passé cinq belles années chez Roland Berger. C’est une époque où j’ai effectué beaucoup de missions à l’international ". Il acquiert aussi de l’expérience sur la question de la stratégie achat, un acquis précieux aujourd’hui dans son aventure entrepreneuriale.

 

Trouver la voie

 

Cette dernière commence à germer en lui, puisqu’à l’issue de cette aventure dans le conseil il va rejoindre une start-up durant un peu plus d’un an. Chez 360 Learning il sera en charge des Grands comptes et reste aujourd’hui "marqué par cette aventure et le chemin parcouru par cette boîte. C’est impressionnant et ça demeure un exemple de développement". Cependant il ressent encore l’appel du Conseil, cette fois en freelance : "J’ai pu travailler de cette façon 3 ans avec le groupe Veolia avant de le rejoindre. Une aventure de six ans où j’ai commencé à la direction Marché & Innovation du Groupe, avant de travailler à l’intégration d’OSIS, filiale de Suez, au sein de SARP (leader français de l’assainissement des eaux). Durant les derniers mois, j’ai travaillé sur la stratégie et le développement des marchés du nouvel ensemble de près de 1 milliard d’euros, c’était passionnant !".

Un parcours bien rempli à l’issue duquel il a en lui "cette envie de monter le projet de Quideos, avec mon associé Gaël Pagès on se dit qu’on dispose des outils nécessaires pour le mener à bien". Le profil de son associé et le sien étant "complémentaires, mon profil plus commercial se complète bien avec celui plus technique qui est le sien. Il y a très peu de redondances et on arrive à éviter les écueils d’une amitié devenue une relation de travail". C’est aussi l’heure de continuer à avoir des responsabilités grandissantes en ressources humaines, puisque "la levée de fonds nous a permis d’agrandir notre équipe".

 

Se comprendre

 

Comme nombre d’entrepreneurs hexagonaux, Mikaël Delmas ne compte pas ses heures et " mesure la chance qu’on a d’être accompagné par des advisors que ce soit sur des sujets marchés, agricoles ou autres ". Couplé à son duo solide avec son associé, il peut aussi compter sur le soutien sans faille "d’une compagne qui monte aussi sa boîte et qui comprend mes contraintes ". Celui qui ne perd pas une occasion de faire du sport ou de dévorer un livre confie néanmoins "que c’est forcément plus le soir où le week-end où je peux m’y adonner et déconnecter ".

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